Histoires et ressources de vie : ils témoignent

Cette rubrique nous offre des regards croisés de personnes ayant des antécédents de cancer(s), d’aidants qu’ils soient de l’entourage proche (famille, amis…) ou d’aidants professionnels de santé voire d’acteurs de la société civile.  En toute sincérité, ils nous livrent librement leur parcours de vie. Malgré les difficultés d’ordre psychologique, sociétal, familial ou d’impact sur la santé après la phase des traitements intensifs qu’ils ont pu rencontrer ou dont ils sont témoins, ils retracent des ressources réconfortantes qui font partie de leur quotidien. Ces parenthèses de vie, ces bouffées d’air donnent toute la force à leur vie.

« J’ai accepté une reconnaissance de mon handicap grâce à la RQTH »

Marie Françoise

Ma vision

La bonne ambiance au sein des équipes et la solidarité entre collègues sont des aspects majeurs à mes yeux.

Les répercussions vécues de la maladie

Alors que je n’avais que 45 ans, ma vie professionnelle a été bouleversée. J’ai dû arrêter de travailler peu de temps après l’annonce de ma maladie. Après une reprise à temps partiel, je ressentais un peu de fatigue quotidienne le soir. Mes 5 rechutes, ont fait que je suis passée de 80% à 50% de temps de travail. Entre temps, mon entreprise a déménagé. Ceci a augmenté mon temps de transport. Je n’ai jamais conduit. Il fallait que je marche, prenne le métro puis le bus. C’était très fatigant. Je ne pouvais plus assurer ces transports. J’ai donc demandé à avoir le statut de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) et ensuite j’ai dû arrêter de travailler et suis passée en longue maladie.

Mes aides

Le travail était pour moi un moyen de retrouver une vie normale. J’aimais l’entreprise dans laquelle je travaillais. On rigolait bien avec mes collègues. Certaines sont devenues des amies très chères que je vois toujours. Je n’ai jamais caché ma maladie. Mes collègues et mes supérieurs hiérarchiques ont toujours pris des nouvelles de moi durant ma maladie et mes rechutes. J’ai eu la chance de retrouver ma place. J’avais confiance en mes collègues, je savais que mon retour au travail allait bien se passer. Mes collègues n’abordaient pas la maladie, ils avaient retrouvé la Marie d’autrefois.

La possibilité d’obtenir la RQTH m’a permis de concilier ma maladie, ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Je n’ai pas hésité un instant à demander ce statut. Quand il y avait des périodes surchargées et que j’avais du mal à assurer un rythme soutenu, les copines m’aidaient. C’était le bon temps ! J’ai toujours été bien entourée au niveau professionnel. Dès fois, je me dis que j’aimerais bien retourner travailler mais ça n’existe plus.

Mon message

Le retour au travail est vital pour se reconstruire socialement. Les entreprises doivent mettre en place des mesures pour améliorer les conditions de vie au travail.


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